Vous connaissez le concept du Club Cabaret : chaque vendredi, un collectif local investit le Cabaret Aléatoire pour nous exposer son idée de la fête en invitant des artistes (inter) nationaux.
Il y a des crews qu’on connait depuis longtemps, mais aussi des petits nouveaux comme 13 OP. Entretien avec les membres de ce projet étudiant qui font rimer hédonisme, passion et professionalisation.
Comment est né 13OP ?
En 2012, quelques années après que Berlin ait fait son travail de rayonnement sur l’Europe, les grandes écoles de commerce françaises ont vu débarquer pas mal d’élèves qui commençaient à s’intéresser de près à la musique électronique. Baptiste Guégan en faisait partie, alors lui et des amis ont flairé l’ouverture et ont commencé à mixer pour des soirées d’Euromed. C’est comme ça qu’est officiellement né 13OP. Mais dans l’équipe on considère que la vraie naissance a eu lieu lors de la première soirée au One Again, juste après son ouverture, en co-production avec les Rough Dandies. C’est à ce moment-là que la machine a vraiment été lancée.
Combien de membres êtes-vous et quelles sont les activités du collectif aujourd’hui ?
Il faut d’abord clarifier le contexte car 13OP a la particularité d’être un projet créé dans le cadre d’un programme à valeur professionnalisante, et initié par quelques enseignants concernés par l’avenir des étudiants qu’ils avaient à charge à Euromed. Le programme étant sur deux ans, chaque année une nouvelle vague de recrues remplace les étudiants qui quittent le projet. Donc tous les ans, le nombre de personnes change. Cette année nous étions 13, l’année prochaine peut être un peu plus, tout dépendra de la récolte Octobre 2017.
« C’est quasiment un job en parallèle des études pour nous »
Quant à ses activités, 13OP est aujourd’hui un promoteur événementiel résolument tourné vers la musique électronique. Comme on évolue aussi au travers de notre école, on a une double casquette qui nous permet de poser notre matos et de mixer pour des évènements de Kedge, tout en assurant des dates dans les clubs plus spécialisés de Marseille. Ces résidences ont commencé au One Again, puis, suite à sa fermeture, se sont déportées sur le Baby Club, et cette année on a obtenu une date au Club Cabaret ! Les directeurs artistiques de ces clubs sont assez ouverts donc avec l’équipe de la DA, on en profite pour se lâcher et inviter des djs que l’on a vraiment envie de voir. Des artistes qui nous ont marqué d’une quelconque manière et dont la performance suit la logique voulue par le collectif. On essaie de rester dans le spectre de la techno, tout en s’aventurant vers l’électro, l’EBM ou l’acid.
Vous êtes actifs depuis cinq ans maintenant, comment avez-vous vu évoluer la scène techno marseillaise durant ce temps là?
En 5 ans, la scène musicale a bien évolué, le public aussi. On voit des gens de plus en plus ouverts et une plus grande diversité de genres musicaux représentés. Les lieux vont et viennent mais ils contribuent à chaque fois au façonnement progressif de la scène.
A Marseille, elle a évolué comme dans les autres villes, mais avec un peu de retard. Le virage de la techno linéaire et hypnotique au renouveau de la techno de Rotterdam dite “industrielle” se fait sentir de plus en plus. D’autres influences se rajoutent à l’équation avec l’EBM, le breakbeat, l’electro etc. Le crew marseillais le plus représentatif de ce besoin de nouveauté est Metaphore (dont Israfil que nous invitons est l’une des têtes pensantes).
Et comment est-ce que vous voyez 13OP dans cinq ans justement ?
Difficile à dire vu le turnover qui opère chaque année, mais on aime à penser que 13OP va continuer à grandir. Avec le retour des gars du One Again, on va développer les activités, en espérant que cela dure le plus longtemps possible. Enfin, à terme on aimerait que le collectif devienne un label. Ainsi, peut-être qu’à la manière de Nymphony Records à Grenoble, Kedge prendra conscience du potentiel formateur d’un projet comme celui-ci. Avec le nombre d’évènements organisés qui augmente, c’est quasiment un job en parallèle des études pour nous. Alors si en plus, on se met à gérer un label, 13OP aura tout d’une entreprise à part entière. On espère que cela attirera plus d’étudiants qui souhaitent bosser dans la musique et participera ainsi au rayonnement culturel marseillais.
Vous pouvez nous parler un peu de vos guests de vendredi et de ce qu’ils représentent pour vous ?
La scène électro rave française a un boss, et il s’appelle Umwelt. Il a commencé à jouer à Lyon dans les années 90, quand la fête battait son plein. Malgré un rythme de djing un peu moins soutenu dans les années 2000, Umwelt a continué à produire sur ses labels Newflesh, Shelter et Fundata. Et lorsque l’électro et la rave ont commencé à revenir dans les influences principales des artistes en vogue, Umwelt est forcément redevenu plus présent sur la scène. On a beaucoup de respect pour cet artiste qui a su s’illustrer tout au long de sa carrière par une certaine constance tout en innovant. On a hâte de le voir clôturer notre premier Club Cabaret.
« Les étoiles étaient alignées pour qu’on les place sur ce Club Cabaret »
Nous avons une liaison particulière avec les DudMode puisque ce sont des amis de longue date. On les a suivis depuis leurs débuts, mais notre relation a vraiment pris forme l’année dernière quand nous les avons invités au Poste à Galène. Comme leur univers musical permet une transition entre l’acid qui marche plutôt bien à Marseille en ce moment et l’électro véhiculée par Umwelt, les placer sur notre affiche au Cabaret semblait assez logique. Il faut ajouter aussi que cette date fait partie pour eux d’un promo tour du label qu’ils ont récemment créé avec une bande de pote : Blue Night Jungle. Donc pour rester modestes, disons que les étoiles étaient alignées pour qu’on les place sur ce Club Cabaret.
Club Cabaret x 13 OP w/ Umwelt, DudMode et Israfil b2b Helione ce vendredi 19 mai
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Sur place 10€