Le producteur Abstraxion est un pilier de la scène électronique à Marseille. Que ce soit en tant que producteur, avec son label Biologic Records ou en tant qu’organisateur de soirée avec le collectif Laboratoire des Possibles, il est sur tous les fronts. Depuis son premier projet live jusqu’à la production de soirée LAB, le Cabaret Aléatoire l’a accompagné dans son développement artistique, et c’est naturellement que nous l’avons invité à jouer sur notre scène pour le festival en ligne Un Autre Air Vendredi 12 Juin.
Tu produis de la musique depuis… combien de temps exactement ? Quʼest ce qui tʼa convaincu de te lancer dans la production musicale? Quels ont été tes premiers outils de production, et maintenant ?
J’ai sorti mon premier disque en 2005, sur le label que j’ai créé, Biologic Records, et que je co-dirige aujourd’hui avec mon ami et producteur belge DC Salas. J’ai eu la chance de grandir entouré de musique car mon père était musicien. C’était la période post-woodstock et j’avais l’habitude de traîner dans les répètes des caves, où il enregistrait avec ses amis des heures de musiques qui ne sortiront jamais.
J’ai commencé dans une autre direction musicale et seul de mon côté avec Cubase et un Nord Lead Rack x2, puis rapidement un Alesis Andromeda comme base. Aujourd’hui, j’ai un studio d’enregistrement, Ableton, entouré d’instruments analogiques, comme la TR-808, Korg MS-20, AR 2600… et plus récemment un GRP A4 qui est le synthé modulaire que j’utilise sur mon nouveau live.
J’ai commencé dans une autre direction musicale et seul de mon côté avec Cubase et un Nord Lead Rack x2, puis rapidement un Alesis Andromeda comme base. Aujourd’hui, j’ai un studio d’enregistrement, Ableton, entouré d’instruments analogiques, comme la TR-808, Korg MS-20, AR 2600… et plus récemment un GRP A4 qui est le synthé modulaire que j’utilise sur mon nouveau live.
Tu es le fondateur du collectif laboratoire des possibles à Marseille, quʼest-ce qui tʼa poussé à le créer, comment a tʼil évolué et où en est-il aujourdʼhui ?
C’est parti d’une résidence au Cabaret Aléatoire pour la création de mon live, qui s’accompagnait d’une carte blanche où j’ai invité John Talabot. Avec une bande d’ami.e.s, on était frustré.e.s de ne pas voir certain.e.s artistes venir jouer à Marseille et on a construit une collaboration régulière avec le Cabaret Aléatoire, qui lançait à ce moment là son format Club, autour de la série de soirées LAB. Six ans plus tard, nous avons depuis créé les soirées Mouillette, pensées dans de nouveaux espaces de la ville.
Et nous partons cette année sur un nouveau projet avec le festival Encore Encore, qui aura lieu fin août à Correns, un petit village bio du Var, ou j’ai passé une partie de mon enfance. Je m’y occupe de la programmation avec de nouvelles personnes qui ont rejoint la team pour l’organisation.
Et nous partons cette année sur un nouveau projet avec le festival Encore Encore, qui aura lieu fin août à Correns, un petit village bio du Var, ou j’ai passé une partie de mon enfance. Je m’y occupe de la programmation avec de nouvelles personnes qui ont rejoint la team pour l’organisation.
Vous êtes un des premiers collectifs à avoir intégré le concept du club cabaret en 2014, quʼest ce qui vous a plu dans ce projet, et quʼest ce que vous en avez retiré comme expérience?
Je ne peux parler qu’en ce qui me concerne, mais c’était une période où il y avait moins de collectifs et l’excitation de développer dans ce bel espace quelque chose de nouveau pour ce courant musical à Marseille. Une belle surprise de voir aussi les super retours et messages positifs pour nous soutenir avec une forte fréquentation dès le début.
Tu es un des rares producteurs de musique électronique à Marseille qui a signé sur des labels européens de grande notoriété, peux tu nous raconter lʼhistoire de ces rencontres et de ces productions? Si tu avais un conseil à donner aux producteurs pour en arriver là?
J’ai eu la chance d’être bien entouré au niveau des producteur.ice.s, et je me souviens que sur mes premières sorties de 2005 à 2008, je partageais seulement une vingtaine de promos, en les postant directement aux producteur.ice.s qui étaient important.e.s pour moi. The Hacker, Laurent Garnier, Erol Alkan… étaient les premiers à recevoir et parfois jouer mes disques au tout début. Pour la sortie de mon premier album en 2013 sur Other People, c’était un hasard, Nicolas Jaar a entendu la démo de mon album chez son ami, Justin Miller (ex DFA/NYC) qui produisait mes disques sur son label HAKT, et il a tout de suite voulu le sortir sur son label.
Plus récemment, John Talabot et Jennifer Cardini me soutiennent dans mes derniers projets, ce sont des rencontres importantes pour moi.
Plus récemment, John Talabot et Jennifer Cardini me soutiennent dans mes derniers projets, ce sont des rencontres importantes pour moi.
Tu as lancé il y a deux ans le projet lionʼs drums : quʼest ce qui tʼa motivé a créer cet alias? Comment peut-on gérer deux identités distinctes en tant quʼartiste ?
À la base ça part d’un conseil de John Talabot, je lui faisais écouter un morceau que je venais de composer et il m’a fait remarquer que musicalement c’était très différent de l’univers d’Abstraxion et que ce serait bien d’imaginer un nouvel alias. L’idée m’a plu, c’était le moment ou je devenais père d’un petit lion né en août et j’aimais l’idée de lancer quelque chose de solaire et nouveau. Aujourd’hui, séparer les deux univers, l’un plus solaire et l’autre lunaire, me permet de trouver de nouvelles idées et découvrir plein de musiques différentes !
Comment vois-tu le futur pour lʼindustrie de la musique électronique ? Selon toi, quelles sont les solutions pour vivre de sa musique et organiser des événements dans le contexte actuel et à venir ?
En lien avec les enjeux sociétaux. Que ce soit en matière environnementale, de représentativité des artistes, ou encore du cadre proposé au public dans les événements.
Je n’ai pas de réponse sur ce qu’il faut faire ou va se passer mais le fait d’observer et rester à l’écoute des problèmes est un bon point de départ pour réussir à construire et imaginer de nouvelles formes de créations. C’est en partie ce qui nous pousse avec le Laboratoire des Possibles à essayer d’imaginer les espaces de rencontres vers de nouvelles utopies.
Je n’ai pas de réponse sur ce qu’il faut faire ou va se passer mais le fait d’observer et rester à l’écoute des problèmes est un bon point de départ pour réussir à construire et imaginer de nouvelles formes de créations. C’est en partie ce qui nous pousse avec le Laboratoire des Possibles à essayer d’imaginer les espaces de rencontres vers de nouvelles utopies.
A quoi peut-on sʼattendre pour ton set du festival Un Autre Air ?
Partir loin ! 🚀
Retrouvez le festival Un Autre Air du 12 au 14 Juin en direct sur Shotgun !