Interview de Le Bask : « Je défends cette culture et la Hard musique depuis 20 ans »

Le Bask cabaret aléatoire

Le Cabaret Aléatoire accueille la soirée hardcore Born to Rave Samedi 14 mars, avec un plateau artistique bien fourni : Mad Dog, Le Bask, Lady Damage, Art of Fighters… Les grands noms du hardcore internationaux se succéderont pendant 7 heures dans la warehouse industrielle de la Friche Belle de Mai. L’occasion pour nous de nous entretenir avec un des pionniers français du genre : Le Bask ! Des premiers pas avec son collectif PSKT à la création de sa boîte de production Pandemic, le français se remet à la production récemment et parraine la nouvelle scène avec son label Le Bask Records. Une aubaine pour les passionnés…

Tu es un des pionniers français du hardcore, tu as fait tes débuts avec le Collectif PSKT. Quels sont tes souvenirs de cette époque ?

Je garde un excellent souvenir de ces années. « PSKT » est un collectif que nous avons fondé début 2000. Nous étions plein d’énergie. Bercés par des Sound System comme les Spiral Tribe, Mental Resistance, TNT… on voulait apporter notre pierre à l’édifice et au développement de cette culture ou contre-culture : L’Underground. Ce sont des souvenirs qui sont forts car ce sont ces expériences qui ont façonné notre caractère et ce que nous sommes aujourd’hui. Nous sommes en 2020 et je réalise que je défends cette culture et la Hard musique depuis 20 ans.

Qu’est ce qui a fait selon toi votre réussite sur ce terrain et votre notoriété ? Quel rôle joues-tu dans le collectif aujourd’hui ?

Je pense que nous avons été suivis parce que nous avons toujours organisé des raves par amour de ce mouvement. Nous étions également des passionnés de hard musique, mix et live. On s’est entourés de bons dj, de bons artistes de performeurs. Nous réunissions toutes formes d’arts durant nos événements. On a eu la chance de côtoyer et de se lier d’amitié avec de gros acteurs de la scène du sud comme les TNT, Patetik, DpraV mais aussi d’être en contact avec des boîtes comme Audiogenic, qui mettait des artistes de la PSKT sur ses événements quand ils étaient de passage à Montpellier.

Aujourd’hui le collectif est en veille. Nous n’avons pas de soirée PSKT prévue pour le moment mais certains membres comme Mabrook ou moi jouons encore en événement.

Tu as laissé les free pour te consacrer à des soirées légales, qu’est ce qui a motivé ton choix ?

C’est quelque chose qui s’est fait tout seul. J’ai voulu passer à un autre niveau. Inviter des artistes qui ne se produisent pas en free, et travailler dans des conditions plus « sûres » Le jeu du chat et de la souris avec la gendarmerie à quelque chose de fun sur une rave mais avec une grosse production derrière et de l’investissement, il était plus sûr pour moi de rentrer dans la légalité. Je ne dis pas que les organisateurs de rave ont moins à perdre mais juste que je ne voulais plus travailler dans l’angoisse d’une saisie ou autre.

Nous avons échangé récemment avec SP23, ils nous parlaient de l’importance du soutien des participants pour la free, de la solidarité, et notamment avec des donations pour l’organisateur ou les artistes. Quel est le rôle du public selon toi dans une free ? Est-il différent que lors d’une soirée légale ?

Le rôle du public dans une free ou dans un événement légal est le même. Il faut être responsable de ses actes. Il ne faut pas oublier que le but premier est de faire la fête, laisser le temps d’une soirée les tracas de la semaine derrière. C’est une zone de liberté mais pas une zone de dérive comportementale. Le public en free doit être plus vigilant sur certaines choses comme le nettoyage du lieu mais en règle générale, je dirais que c’est quasi la même chose. Peu importe ce qu’il se passe, si quelque chose arrive dans un événement Techno que ce soit légal ou illégal, nous serons montrés du doigt.

Tu as nommé ta société de production Pandemic, le hardcore s’est-il comporté comme un virus dans ta vie?

Exactement ! Le hardcore est un virus pour moi mais c’est aussi un état d’esprit. C’est quelque chose qui doit se propager. C’est une musique forte, il en existe une multitude de dérivés : Hardcore, Terror, Speedcore, Up Tempo, Doom core, Hardtekno. Je pense vraiment que c’est une musique qui fait du bien quand on l’a compris. C’est aussi une musique qui fédère.

Quelle est ta philosophie du hardcore ?

Comme je le disais avant, le hardcore pour moi, c’est un état d’esprit.  Ca tend à témoigner de manière violente un esprit contestataire aux prises avec un ennemi invisible. C’est quelque chose qui se vit.

Le hardcore, c’est des poings levés en événement, des cris rageurs qui font office de chant.

Enfin, tu as monté également un label, Bask Records. Quels sont les nouveaux artistes que tu conseillerais d’écouter absolument ?

Oui, j’ai monté mon label Le Bask Records et j’ai aussi une agence de booking : Pandemic Bookings. J’essaie de mettre en avant des artistes qui sont pour moi le futur de la scène. Chacun à son style et c’est ce qu’il me plaît. Je vous invite à aller écouter les productions La Teigne et D-Frek si vous aimez le Frenchcore. Protokseed et Vortek’s pour ce qui est plus mental, ils travaillent également sur un projet en commun S.T.Y.X. Et Exxomuss qui a une double casquette est oscille entre extra Raw et Uptempo. N’hésitez pas à aller aimer la page Le Bask Records !

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