[ITW] Carnet de Bord de Résidence – Dissonant Nation

Dissonant Nation

Vous avez peut-être déjà entendu de la musique s’échapper du Cabaret Aléatoire en pleine journée. Repère de noctambules le week-end, la salle se transforme régulièrement en lieu de travail pour des artistes que nous accueillons en résidence la semaine. Rencontre avec Dissonant Nation, groupe marseillais venu travailler quatre jours en mai au Cabaret.

Qu’est-ce que Dissonant Nation ?

Simon – C’est un groupe de rock composé de trois musiciens – Lucas, Simon et Loïc – qui jouent de la guitare, de la basse et de la batterie.

Dans votre presskit on peut lire que vous avez largement élargi votre palette musicale depuis vos débuts, comment vous l’expliquez ?

Loïc – C’est une forme de développement personnel parce qu’on a commencé super jeunes. On écoutait ce que nos parents écoutaient et après on s’est fait nos propres expériences et recherches musicales. Ça fait maintenant neuf ans qu’on joue ensemble et on a eu le temps d’explorer ce qui nous plaisait. Sans parler des concerts et des rencontres qui apportent aussi à notre composition.

Simon – On essaye de garder le même esprit rock’n roll, garage et punk des débuts tout en y ajoutant quelque chose ; parfois un peu de disco, parfois un peu d’électro.

Lucas – Comme disait Loïc les rencontres y jouent beaucoup. On a par exemple joué deux fois à Marsatac et croisé beaucoup de groupes qui venaient du rock comme Skip the Use, on a joué avec eux plusieurs fois. Tu apprends de ça, on a envie d’évoluer et de s’inspirer de plein de choses différentes.

J’ai vu que vous avez aussi connecté avec le groupe Nasser. Vous trouvez qu’il y a une émulation dans la scène marseillaise ou pas vraiment ?

Simon – Il y en a mais pas assez, ça commence. Ce serait bien qu’il y est plus d’activité. Marseille manque un peu de salles, de professionnels … Il manque tout ce liant autour de la scène pour que ça puisse marcher. La scène rap par exemple est plus en place, elle.

Lucas – Je pense que c’est en bonne route et que des groupes comme Nasser voient juste en se regroupant avec d’autres projets (ndlr : Simon Henner du groupe Nasser joue dans Husbands avec Kid Francescoli et Mathieu Poulain d’Oh !Tiger Mountain), ça permet aussi de croiser les publics. Forcement il y a plus de gens qui viennent voir trois groupes plutôt qu’un seul … Et du coup le guitariste de Nasser, Simon, c’est lui qui a produit notre dernier album

Qu’est-ce que vous retiendrez de cette résidence au Cabaret ?

Loïc – Plein de bonnes choses parce qu’on a bien travaillé, on a été efficaces.

Simon – C’est un peu plus grand que le local de répet’ (rires). En fait on était vraiment là pour roder le live et tester tout ce qui est nouveau dans notre set sur un environnement de scène.

Vous avez sorti un titre qui s’appelle « Who Killed the President » il y a un peu moins d’un mois. Ce sont les présidentielles qui vous sont montées à la tête ?

Simon(rires) Non parce que ce titre a été écrit il y a plus longtemps, peut-être même avant les élections de 2012 et ça n’avait pas de lien … Mais là dans ce contexte particulier on s‘est dit « pourquoi pas », disons que la sortie a coïncidée.

Vous pensez que ça vous a servi en com ?

Lucas – Disons que ça a bien fait le buzz donc sûrement.

Et du coup le titre fait référence à quoi ?

Lucas – C’est une sorte d’hommage à JFK, à la question de son assassinat qui est restée sans réponse. Ça part de cette idée et on s’est dirigés vers un contexte dansant, assez club. Les paroles sont au service de la musique, elles ne sont pas si importantes. Mais à force d’y penser on a trouvé plein de second degré. Pour le clip on a tourné ça de manière ironique avec des présidents qui s’auto-détruisent en faisant n’importe quoi.

C’est marrant que vous vous soyez arrêtés sur cette histoire, c’est un président qui vous a inspiré ?

Simon – Non je crois qu’on essaye plus de jouer avec les images universelles, et Kennedy fait partie de la culture mondiale.

C’est une référence pop.

Simon – Oui carrément.

Quelle est la suite pour vous ?

Lucas – D’abord on va jouer à Paris le 2 juin, c’est le premier concert de notre tournée. Et ensuite dans le sud on a une première partie de Peter Doherty à Rhinoferock. Et en septembre la sortie de notre nouvel album. S’en suivront des dates et des concerts.